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Louise, l'atelier
26 juin 2007

Poétique/politique

Ecrire, créer, est-ce se positionner hors du monde, accepter de n'en être que le témoin, ou au contraire accepter de s'immerger dans le monde pour le vivre, et le "dire" ensuite (ou de manière concommittente, voire coïncidente) ?

                                    Coïncidente : est-il possible par exemple "d'écrire le monde" au moment même                                     où on le perçoit, où on le vit ? De quelle littérature peut-il alors s'agir ?

Sans doute entre les deux existe-t-il une infinie variété de postures possibles.
Il n'empêche, la question du "politique" et des liens qu'il entretient avec l'art m'interroge, dans la mesure où j'ai de plus en plus de mal, personnellement, à les dissocier (mais est-ce vraiment un "mal" ...?).

                                    Les dissocier : dire qu'il y a d'un côté l'art, de l'autre la vie, l'engagement dans la                                     vie collective, sociétale. Je me demande alors d'où viennent les formes que l'on                                     crée. Comment ne pas créer de formes vides si elles ne sont pas liées, d'une                                         manière ou d'une autre, au politique ?

                                    Politique : ce qui participe à la vie de la Cité. Village ou cité planétaire. Ce qui y                                      apporte une contribution, même légère, en cherchant à faire bouger quelque                                         chose de ce qui ne va pas.
                                    En ce sens, toute écriture, toute énonciation, a fortiori si elle s'est heurtée à la                                         conscience de soi/des autres et de ses limites, peut-être politique.

Le piège, cependant, comme le pensait par exemple Baudelaire, en refusant toute écriture "engagée", serait que celle-ci ne devienne plus qu'un prétexte, perdant ses qualités littéraires.

Il n'y a bien sûr pas de solution. Je me dis seulement que le champ poétique doit avoir conscience du champ politique, quelle que soit la position qu'il adopte par la suite. Que le politique ne doit pas restreindre la recherche des formes, mais qu'elle influe ou peut influer, sur elles.
Que le poétique se superpose parfois à la conscience politique.
Que le poétique est aussi une vision du monde et peut en dire une conception.

L'un des livres que j'aime le plus, et celui que j'aime le plus à cet égard est La cohée du Lamentin d'Edouard Glissant, qui est un essai poétique, politique, sur la poésie, à moins que ce ne soit sur le politique.

Dans un tout autre genre, la Montagne magique, de Thomas Mann, qui inscrit le destin d'un personnage dans un temps restreint, me paraît tout aussi politique que poétique.

Parler du monde à travers le langage.

Parler du langage pour parler du monde.

Un temps de mise au monde, dans et par le langage.

crime01

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